Pas de justice climatique sans commerce équitable

FO

par Fan Olhats

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Ferme El Limón, dans le village colombien d’El Nazareno

La communauté internationale doit faire face à l’injustice, faire respecter la transparence et l’imputabilité dans les chaînes d’approvisionnement, et garantir des mécanismes de financement climatique, de revenus et de salaires minimaux vitaux pour les petites productions agricoles de notre planète, leurs artisans et leur main d’œuvre, dans l’objectif de combattre efficacement la crise climatique et de garantir un futur durable pour tous, annonce aujourd’hui l’organisation pour le commerce équitable la plus influente dans le monde.

Par le biais d’un exposé de principes (en anglais) publié à l’aube de la Conférence des Nations Unies sur les changement climatiques, aussi connues comme COP26, Fairtrade, accompagné de l’Organisation mondiale du commerce équitable, du Bureau de promotion du commerce équitable (Fair Trade Advocacy Office), et de 14 signataires additionnels en provenance du mouvement mondial pour le commerce équitable, souligne les étapes jugées cruciales et nécessaires dans l’objectif d’accéder à une justice climatique intégrale, ce qui inclut un appel urgent au secteur privé d’accroître la transparence et l’imputabilité dans les chaînes d’approvisionnement; exiger des règles environnementales et commerciales plus rigoureuses; et réclamer un accès simplifié aux mécanismes appropriés de financement pour les petites productions agricoles et ses productrices et producteurs.

Fermières et fermiers, au front du développement de solutions climatiques

Les organisations signataires croient que sans l’instauration de telles mesures, les ambitions climatiques de la communauté internationale continueront à laisser de côté les communautés les plus vulnérables de la planète, en particulier les petites productions agricoles, qui sont toujours plus touchées par les conséquences des changements climatiques.

« Les fermières et fermiers de notre planète et la main d’œuvre agricole sont sur la ligne de front de la crise climatique mondiale. Pourtant, loin de n’être que des victimes, elles et ils ont une place prépondérante à prendre dans le développement de solutions climatiques essentielles au renversement de la détérioration environnementale, et d’ainsi ouvrir le chemin vers des lendemains durables, » déclare Dre. Nyagoy Nyong’o, PDG mondiale de Fairtrade International.

« C’est pourquoi le mouvement pour le commerce équitable sonne le timbre dans ce solide exposé de principes – nous voulons garantir l’inclusion de la voix des fermières et fermiers et à la main d’œuvre agricole dans les conclusions de la COP26; garantir des revenus justes pour les productrices et producteurs agricoles de notre planète; et de faire du monde post-COVID un lieu meilleur et plus vert. »

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Yury Sanchez cultive le café depuis son enfance et comprend l’importance du climat sur les cultures de café de sa famille.

À Glasgow, en Écosse, entre le 31 octobre et le 1 novembre 2021, la COP26 réunira les têtes dirigeantes mondiales, ainsi que les plus influentes parties impliquées, pour négocier les niveaux d’ambition de la communauté internationale et les voies à suivre pour reconstruire de façon durable à la suite des ravages causés par la pandémie de la COVID-19.

Dans ce contexte, l’exposé de principes du mouvement pour le commerce équitable demande que les têtes dirigeantes mondiales répondent immédiatement aux objectifs climatiques ainsi :

  • Presser les gouvernements à imposer des mesures de transparence et d’imputabilité aux chaînes d’approvisionnement du secteur privé, tout en travaillant à garantir des revenus minimaux vitaux pour les petites productions agricoles et les productions non-agricoles et leurs mains d’œuvres ;
  • Demander un accès simplifié à un financement climatique qui outille les petites productions agricoles, les productrices et producteurs, las artisanes et artisans, et la main d’œuvre, à s’adapter et se permettre d’être résilientes et résilients aux changements climatiques alors qu’elles et ils se réorientent vers des productions agricoles carboneutres ;
  • Appeler le secteur privé à payer « une valeur juste, des prix justes, et d’adhérer à des pratiques commerciales justes, afin de s’assurer que les productrices et producteurs ont les ressources pour faire les investissements nécessaires à l’adaptation et à la mitigation climatique » ;
  • Et faire pression pour obtenir un cadre de conditions légalement contraignantes qui incluent les plus hautes normes environnementales dans une nouvelle politique de commerce mondial axée sur la durabilité.

La justice climatique est une lutte pour l’inclusion

« Un système économique qui est prospère grâce à la surexploitation des ressources et de l’exploitation des personnes de la planète est un système économique défaillant, » déclare Juan Pablo Solís, conseiller principal pour l’environnement et le climat chez Fairtrade. « Et les mesures climatiques qui n’incluent pas l’équité et la justice climatique au centre de leurs objectifs sont des mesures qui, une fois de plus, échoueront dans l’atteinte d’actions climatique tangibles. À Glasgow, les dirigeantes et dirigeants mondiaux devront réfléchir de façon inclusive si elles et ils souhaitent avoir un impact significatif dans la création d’un avenir plus durable, pour tous. »

Sur la base d’études menées par FIDA/CPI, l’exposé de principes pour la COP26 du mouvement pour le commerce équitable souligne que moins de 2% du financement climatique trouve son chemin jusqu’aux fermières et fermiers à petite échelle, et relève que les critères et les procédures d’admissibilité des mécanismes de financement, tel que le Fond vert pour le climat, doivent être en phase avec les petites productions agricoles et leurs organisations, de façon à ce que celles-ci puissent obtenir du financement et le gérer d’une façon libre de bureaucratie.

« Les communautés marginalisées à travers le monde souffrent des effets les plus sévères des changements climatiques. Leurs méthodes de productions et leurs choix individuels sont parmi ceux qui ont contribués le moins à la crise climatique actuelle, mais elles sont parmi ceux qui en souffre le plus, » explique Roopa Mehta, présidente de l’OMCE.

« Cet appel pour la justice climatique réclame une place à la table des négociations pour ces communautés – leur voix doit être entendue et leurs préoccupations doivent être résolues. »

« Les modèles d’affaire du commerce équitable contribuent à la prospérité et au bien-être des plus marginalisés, garantissant la justice commerciale, » poursuit Mehta. « Nous appelons la grande industrie, les législations, et les autres parties impliquées, à travailler de façon collective pour une justice commerciale et climatique, pour bâtir un futur plus juste et plus durable. »

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