Journée mondiale de la terre : Fairtrade Africa soutient une alliance sur l’action climatique et les revenus décents dans les régions de cacao du Ghana

FC

par Fairtrade Canada

Cette année, alors que le monde célèbre la Journée mondiale de la Terre le 22 avril 2020, Fairtrade Africa souligne sa collaboration avec les parties prenantes en faveur de l’action climatique.

La dégradation de l’environnement et le changement climatique au cours des dernières décennies a atteint des niveaux alarmants et une action mondiale urgente est nécessaire pour minimiser l’impact sur les populations, en particulier les communautés vulnérables du sud global. Selon le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat 2019 des Nations Unies sur le climat et les terres (chapitre six), des interventions telles que l’amélioration de la gestion des terres cultivées, la diversification, l’agroforesterie et la gestion des forêts ont un certain potentiel d’atténuation de l’impact du changement climatique.

Une action climatique et des pratiques agricoles durables sont nécessaires, maintenant plus que jamais. Fairtrade Africa s’est associé à une alliance multipartite d’organisations pour déployer un projet nommé « Alliances for Sankofa ». Le projet vise à réduire la déforestation et l’empreinte carbone dans certaines zones de culture de cacao à travers une approche qui contribue également à améliorer les moyens de subsistance des agricultrices et agriculteurs – reconnaissant que pour être vraiment durable, l’action environnementale doit être étroitement liée avec le développement social et économique. Sankofa est un mot ghanéen Akan qui se traduit par « retournons à nos racines pour obtenir ce que nous avons perdu en cours de route ».

Le projet Alliances for Sankofa est financé par Coop, le Secrétariat d’État suisse à l’économie (SECO), la plateforme suisse pour un cacao durable (SWISSCO) et l’Agence danoise de développement international (DANIDA). Le projet est mis en œuvre par le programme Alliance for Action du Centre du commerce international (ITC), Kuapa Kooko Cooperative Cocoa Farmers and Marketing Union Limited (KKFU)), Fairtrade Africa, Chocolats Halba, la fondation de la Suisse Max Havalaar, World Wild Life Foundation (WWF) Switzerland, ECOTOP Suisse GmbH, South Pole, Nature & Development Foundation (NDF) et le Yam Development Council.

Le projet Alliances for Sankofa s’appuie sur certains types d’agriculture et pratiques traditionnelles qui aident à maintenir la biodiversité, à améliorer la sécurité alimentaire et à protéger les ressources naturelles : comme, par exemple, la culture intercalaire, qui est une pratique agricole séculaire qui a été progressivement abandonnée au fil des ans au profit de techniques plus modernes mais moins durables. Le projet superpose ces pratiques revivifiées à une nouvelle approche intelligente face au climat qui favorise la protection de la biodiversité en plantant une variété d’arbres et de cultures alimentaires pour améliorer la santé des sols et réduire les émissions de Co2. La séquestration du carbone grâce à ces actions signifie qu’à l’avenir, les agricultrices et agriculteurs gagneront et échangeront des crédits de carbone des arbres. Du point de vue des moyens de subsistance des agricultrices et agriculteurs, la diversification des cultures permet également aux agricultrices et agriculteurs d’avoir des récoltes supplémentaires toute l’année pour la consommation des foyers ainsi que des revenus supplémentaires à l’extérieur de la saison du cacao. Des cultures telles que la patate douce, la banane plantain, la mangue et l’avocat sont vendus par les agricultrices et agriculteurs sur les marchés locaux, régionaux et internationaux avec des liens d’acheteuses et d’acheteurs durables promus par l’approche d’Alliances for Action.

Le projet s’étend de 2018 à 2023 et est mis en œuvre avec KKFU, une organisation de productrices et producteurs (OP) certifié Fairtrade de 10 0000 membres. Le projet vise à établir l’agroforesterie dynamique et des systèmes de culture intelligents pour le climat couvrant plus de 400 hectares avec une grande diversité de cultures et d’arbres forestiers, affectant directement 2 900 agricultrices et agriculteurs et 13 400 membres de foyers.

Les agricultrices et agriculteurs participant à ce projet combinent diverses cultures, notamment des cultures alimentaires, des cultures arboricoles, des arbres forestiers, des légumineuses et d’autres arbustes pour créer un environnement propice au sol afin d’améliorer le rendement et la biodiversité tout en évitant la déforestation. Les terrains d’agroforesterie dynamique sont réalisés de manière organique sans aucun produit agrochimique.

Grâce aux procédures du projet pilote Alliances for Sankofa, les agricultrices et agriculteurs ont pu augmenter leurs revenus de près de 26 % par rapport aux pratiques conventionnelles avec le bénéfice ajoutés des conditions environnementales qui améliorent en permanence la productivité de leurs terrains. Cette même parcelle de terrain devrait produire plus de cacao que cela n’aurait jamais été le cas par le passé.

Emelia Debrah (montré ci-dessus) est agricultrice à Alavanyo dans la région de Brong Ahafo au Ghana. À l’origine, elle vendait du kenkey mais elle a réussi à convaincre son mari de lui donner une parcelle de terrain où elle a commencé à cultiver du cacao et des patates douces. Elle est maintenant agricultrice principale dans le cadre du projet Alliances for Sankofa. Emelia a beaucoup profité de ce projet. Elle raconte : « À partir de la saison 2018, j’ai pu récolter du maïs. J’ai enregistré le montant de récoltes le plus élevées de maïs parmi les quinze autres agricultrices et agriculteurs du projet. J’ai utilisé ce maïs et du maïs acheté auprès d’autres agricultrices et agriculteurs pour mon entreprise kenkey. J’ai vendu des patates douces, du mucuna, du canavalia, de l’okro frais et de la poudre d’okro (gombo), du poivre, et des plantains qui étaient tous cultivés sur le même terrain. Cela a augmenté mon revenu à environ 80 % ».

« Grâce à cela, j’ai pu soutenir mon mari avec l’entretien de la famille. Le cacao à lui seul ne rapportait pas assez d’argent pour la famille, mais ce système de moyens de subsistance alternatifs a beaucoup aidé. J’ai pu inscrire mes enfants et petits-enfants au régime d’assurance maladie. J’ai également pu acheter du matériel d’apprentissage adéquat pour mes enfants : de nouveaux uniformes scolaires, leur argent quotidien pour des collations à l’école, et même leur acheter des vêtements décents », a ajouté Emelia.

Comme cette année marque le 50e anniversaire des célébrations de la Journée mondiale de la Terre, Fairtrade continue de soutenir les efforts d’adaptation et d’atténuation du changement climatique dans le secteur agricole pour protéger les agricultrices et agriculteurs. La mission de Fairtrade d’habiliter les agricultrices et agriculteurs à gagner un revenu décent et à améliorer leurs moyens de subsistance signifie également de les aider à surmonter certains défis posés par les effets du changement climatique. Ensemble, tous partenaires du projet Alliances for Sankofa, visent à faire une différence dans la vie des productrices et producteurs de cacao grâce à une production de cacao durable, maintenant et pour les générations futures, conformément aux ODD.

Les pandémies et les maladies comme le coronavirus aggravent les crises environnementales et climatiques existantes que les agricultrices et agriculteurs combattent déjà. La plupart des agricultrices et agriculteurs dépendent uniquement de la monoculture pour leur subsistance et leur survie, ce qui les rend extrêmement vulnérables aux effets du changement climatique et à d’autres perturbations de leurs activités. Nous avons besoin d’une action climatique urgente pour accroître la résilience des agricultrices et agriculteurs et, mieux encore, leur donner les moyens de croître et de prospérer malgré les adversités auxquelles ils sont confrontés.

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