Les productrices et producteurs de café en Colombie s’adaptent aux nouvelles circonstances

FC

par Fairtrade Canada

Des organisations productrices de café équitable de la Colombie dirigent des initiatives novatrices pour récolter le café et pour maintenir les ventes locales, malgré les mesures de quarantaine imposées par le gouvernement, à la suite de la pandémie de COVID-19.

L’Association des productrices de café du département du Cauca (AMUCC) a recruté des travailleuses et des travailleurs, qui sont sans travail en raison de la cessation des activités d’une usine locale, pour faire la collecte du café — étant donné qu’ils ne peuvent transférer les travailleuses et les travailleurs d’une municipalité vers une autre. Les familles des associés(es) ont aussi pris part à la collecte. Tandis que des restrictions en matière de déplacement sont en place et que les productrices et les producteurs sont dans l’incapacité de transporter leur café vers la ville de Popayan, le café est conservé à la ferme des associés(es).

« Nous récupérons le café dans nos maisons, car dans nos fermes il n’y a pas d’entrepôt pour le stocker, nous le mettons dans nos salons ou dans les pièces que nous libérons. Ils sont vigilants, il y a le lavage des mains lorsque les travailleuses et les travailleurs arrivent, lorsqu’ils prennent leur déjeuner, lorsqu’ils vont dîner. Ils utilisent des masques, ils prennent leurs précautions et nous, à la ferme, nous leur fournissons également de l’eau et du savon. La main d’œuvre ne vient pas d’autres régions ni d’autres petites routes, elle est seulement locale. Les voisins et les familles participent », explique Orfa Orozco, présidente de l’AMUCC.

Les groupes WhatsApp sont devenus le moyen de communication le plus efficace pour les productrices, qui par ce moyen partagent des informations importantes sur les mesures de biosécurité, sur les régulations gouvernementales ainsi que sur l’aide technique pour la gestion de leurs fermes.

Cette forme de communication avec les associés(es) a également été mise en place par le Réseau des producteurs et productrices écologiques de la Sierra Nevada de Santa Marta (Red Ecolsierra), qui a déjà terminé la période des récoltes, mais qui transforme le café. Pour Víctor Cordero, directeur général du réseau Red Ecolsierra, la pandémie de coronavirus a obligé les organisations et aussi les administrations publiques à adopter des procédés numériques et à tirer davantage parti des nouvelles technologies.

« Depuis le début de la pandémie, tout le monde a migré vers la documentation en ligne et la documentation numérique et cela aide bien sûr beaucoup. Un document si essentiel pour l’exportation qu’est le BL, si bien que si les clients ne l’ont pas reçu physiquement, ils ne l’ont pas payé; aujourd’hui il est numérique, cela montre que c’était vraiment possible », souligne Cordero.

Pour s’adapter aux nouvelles circonstances, Red Ecolsierra redessine ses modèles de vente afin de renforcer les ventes sur internet avec des livraisons à domicile. En effet, de nombreuses personnes ne peuvent se rendre au bureau pour acheter du café en raison de restrictions en matière de déplacements.

Pour Cordero, la pandémie est également l’occasion pour les organisations de petits producteurs de renforcer leurs canaux de communication numériques avec leurs clients et leurs membres et de commencer à promouvoir le commerce électronique.

« Bien sûr, cela nous oblige, en tant qu’organisation, à repenser le modèle commercial et les sites web, auxquels beaucoup de nos organisations n’avaient pas prêté beaucoup d’attention. Nous avons été obligés de les reconcevoir et la question des plateformes numériques pour les communications a également impliqué de grands changements dans la façon dont nous communiquons avec nos associés(es) et comment nous organisons les réunions de nos conseils d’administration », dit-il.

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