Neuf faits méconnus sur le café équitable (enfin des réponses aux questions que vous n’osiez pas poser!)

par Pippa Rogers

Vous vous intéressez au café équitable? Voici quelques faits qui vous surprendront peut-être ou, qui sait, vous apprendront quelque chose sur le café certifié Fairtrade.

1. Qui dit « commerce équitable » ne dit pas toujours « prix équitable »

Pardon?

Eh oui, vous avez bien lu. Le « commerce équitable » consiste en théorie à établir des relations d’affaires durables, mais le simple usage de ce qualificatif par une marque ne garantit rien monétairement aux productrice·eurs de café.

Le système de certification Fairtrade vise essentiellement à négocier des ententes équitables pour les agricultrice·eurs. Il se fonde sur un prix plancher pour le café, le « prix minimum Fairtrade », soit un montant qui est censé couvrir le coût d’une production durable et qui doit être payé pour qu’un produit soit certifié.

Comme le café est négocié en Bourse sur le marché du café de commodité, son prix est volatil : il fluctue en moyenne toutes les trois minutes. Grâce au prix minimum Fairtrade, même si les cours du marché chutent, les productrice·eurs de café peuvent compter sur un revenu garanti. Et qu’arrive-t-il si les cours du marché montent? Dans ce cas, les productrice·eurs de café gagnent un montant en fonction du cours le plus élevé. Notons que depuis 2011, les prix du marché du café de commodité ont été inférieurs au prix minimum pas moins de 52 % du temps!

Les productrice·eurs de café reçoivent aussi une prime équitable Fairtrade. Il s’agit d’un montant additionnel, complémentaire au prix de vente, que les coopératives agricoles peuvent choisir d’investir démocratiquement (par exemple dans leur production ou des projets communautaires dans des écoles, des garderies ou des établissements médicaux).

Alors, la prochaine fois que vous verrez un sac de café avec le label « Fairtrade », vous saurez que la personne qui l’a produit s’est vu garantir un prix minimum et a voté sur la manière d’investir la prime équitable Fairtrade.

2. Ne devient pas « Fairtrade » et éthique qui veut

Comme le café équitable gagne en popularité, les marques de café équitable se multiplient. Mais comment déterminer si un produit est vraiment équitable?

Il faut savoir que « Fairtrade » est un label de certification enregistré. Or, pour qu’une entreprise puisse apposer cette étiquette sur son café, le produit doit avant tout respecter les normes Fairtrade, soit un ensemble de règles sociales, économiques et environnementales. Ancrées dans le respect des gens et de la planète, ces normes visent à favoriser le développement durable des organisations de petit·es productrice·eurs et des travailleuse·eurs agricoles.

3. Vous pouvez avoir entièrement confiance dans un café certifié Fairtrade

Au Canada, les gens sont très soucieux de boire un café éthique, avec la conviction que leur boisson est vraiment bienfaisante.

Certaines marques de café se proclament équitables, mais comment savoir si c’est vrai?

Quand un produit est assorti du label Fairtrade, c’est signe qu’il a été vérifié de façon indépendante par FLOCERT, un organisme de certification tiers qui mène des audits périodiques pour assurer le respect des normes Fairtrade. En cas de non-conformité, FLOCERT peut suspendre, voire retirer, la certification Fairtrade.

Autrement dit, quand nous affirmons que l’achat de café Fairtrade favorise de meilleures ententes pour les productrice·eurs, vous pouvez en avoir le cœur net.

Cliquez ici pour en savoir plus sur les retombées du café Fairtrade.

Medardo Bajero Ramirez, farmer from the ASOPROSIERRA co-operative in Colombia with hired workers.

4. Fairtrade met l’avis des productrice·eurs de café au cœur de ses décisions

La création de mécanismes commerciaux plus durables doit passer par la mobilisation mondiale des marques, des acheteuse·eurs, des gouvernements, des activistes et, bien sûr, des productrice·eurs. Mais le fait est que, trop souvent, les discussions et les prises de décisions à ce sujet ne tiennent pas compte de l’opinion des personnes les plus désavantagées par lesdits mécanismes commerciaux.

Fairtrade appartient à 50 % aux productrice·eurs et aux travailleuse·eurs, qui sont activement consulté·es lorsque de nouvelles normes et politiques sont mises en place. En d’autres mots, chacune des décisions sur le fonctionnement de Fairtrade dépend étroitement de leur voix.

5. Le café certifié Fairtrade NE coûte PAS plus cher

Le prix du café, qui fait l’objet d’une véritable culture au Canada, peut varier selon une série de facteurs. D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’un café est certifié Fairtrade qu’il coûte forcément plus cher.

Il se vend au pays tout un éventail de sortes de café équitable, dont beaucoup de marques maison ou de marques populaires abordables.

Alors, si vous voulez adopter une marque de café responsable, pas besoin de vous ruiner. Vous pouvez bien agir sans nuire à votre portefeuille.

Cliquez ici pour découvrir quelques marques de café Fairtrade près de chez vous.

6. Fairtrade encourage proactivement les productrice·eurs de café à améliorer leurs produits

La caféiculture comporte son lot de défis, entre autres l’adaptation aux effets du changement climatique et la hausse du coût de production. Notre travail consiste en grande partie à aider les productrice·eurs de café à vendre plus de leurs produits selon les conditions Fairtrade.

Dans le cadre de notre système, les productrice·eurs doivent investir 25 % de la prime équitable Fairtrade dans des initiatives destinées à améliorer qualité et productivité, des clés essentielles pour accroître leur revenu et augmenter leurs ventes selon les conditions Fairtrade. Plus le café sera bon, plus les grains seront demandés.

Les réseaux des productrice·eurs constituent des associations locales qui représentent de petit·es productrice·eurs et travailleuse·eurs membres d’organisations certifiées Fairtrade. Grâce à ces réseaux, les productrice·eurs de café ont accès à de la formation et à des ressources pour améliorer la qualité de leurs récoltes.

Bon nombre de productrice·eurs de café Fairtrade ont gagné des prix pour leurs produits et tirent une grande fierté de la qualité de leurs grains.

Aurora Izquierda, ANEI Coffee Cooperative, Colombia

7. Le café Fairtrade contribue à la protection de l’environnement

Les productrice·eurs de café sont aux premières lignes du changement climatique, dont les effets prennent souvent la forme d’une météo imprévisible, d’organismes nuisibles et de mauvaises récoltes. Pour être durable, le commerce doit assurer la protection de l’environnement et le soutien des productrice·eurs en ce qui touche l’atténuation et la résolution des difficultés du changement climatique.

Au fond, le principe phare de la certification Fairtrade, c’est la durabilité.

Les normes Fairtrade, que l’ensemble des productrice·eurs de café Fairtrade doivent respecter, encouragent la protection de l’environnement par des règles qui interdisent les produits chimiques nocifs et la déforestation, favorisent la fertilité du sol et la conservation de l’eau et, enfin, préservent la biodiversité.

Enfin, par de la formation gratuite et une aide financière, Fairtrade donne aux productrice·eurs de café les clés d’une culture plus résiliente et les aide à s’adapter aux effets du changement climatique, à les atténuer et à s’en remettre.

8. Le café Fairtrade favorise l’égalité des genres

Comment déterminer les retombées sociales du café équitable?

Eh bien, il faut savoir que le café certifié Fairtrade respecte un ensemble d’impératifs sociaux, comme la promotion de l’égalité des genres. Les normes Fairtrade interdisent, d’une part, toute forme de discrimination fondée sur le genre ou l’état civil ainsi que toute forme de violence ou d’exploitation et, d’autre part, exigent la définition d’une politique sur l’égalité des genres et la mise en place de programmes pour les groupes défavorisés et minoritaires.

Dans une foule de pays, les réseaux des productrice·eurs ont mis sur pied des écoles de leadership pour les femmes, où celles-ci peuvent se former aux affaires, à la négociation et aux finances. Beaucoup d’entre elles s’orientent ensuite vers des comités et des postes de direction dans leur coopérative et leur communauté.

9. Fairtrade condamne fermement le travail des enfants

Fairtrade se fait un devoir de s’attaquer aux causes profondes du travail des enfants, dont la première est la pauvreté, et de prévenir la maltraitance et l’exploitation de ceux-ci.

Grâce au prix minimum et à la prime équitable Fairtrade, les productrice·eurs jouissent d’une grande sécurité financière et n’ont pas à se rabattre sur l’aide de leurs enfants sur la ferme.

Par l’intermédiaire des réseaux des productrice·eurs et de notre organisme de vérification, FLOCERT, nous ciblons des secteurs à haut risque et aidons les productrice·eurs à élaborer des plans d’action et des programmes pour mettre fin au travail des enfants, interdit par les normes Fairtrade.

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